Korczak et Goma

De retour du salon du livre jeunesse de Montreuil où j'ai passé trois jours (un record!), je médite sur toutes les rencontres qu'il m'a donné l'occasion de faire notamment autour de Janusz Korczak. J'ai découvert des gens épatants : militants, enseignants, journalistes, traductrices, illustratrices, musiciens... J'ai non seulement passé avec eux des moments agréables à discuter, mais j'ai aussi appris beaucoup à leur contact. Un certain nombre d'entre eux vivent entre la France et la Pologne et j'apprécie leur regard décalé, à distance.

Je me rends compte une nouvelle fois des liens invisibles qui réunissent des choses, des événements, des personnes qui nous semblent indépendants les uns des autres et qui forment, en réalité, un tout.

J'avais rencontré Korczak en m'intéressant au génocide des Tutsi au Rwanda. Je réalise en me penchant sur Korczak qu'il me ramène vers Goma où l'association française Janusz Korczak soutient une association congolaise, Children's voice qui s'occupe de 600 enfants et qui fait un travail épatant autour des droits de l'enfant.

En ce qui me concerne, j'ai répété, lors d'une table ronde autour de l'actualité de Korczak en 2012, mon éblouissement à la lecture des livres du "vieux médecin de Varsovie". Korczak est né à la fin du 19ème, a fondé sa première "République des enfants" il y a 100 ans et a écrit de nombreux ouvrages entre les deux guerres mondiales, et pourtant, rien de ce qu'il a pu penser et réaliser me semblent loin de nous. Au contraire, les idées de Janusz me paraissent contemporaines et même en avance sur nous.

Je retiens notamment que les enfants ne sont pas seulement l'affaire des parents, des pédagogues et des enseignants, mais l'affaire de toute la société, et en particulier des hommes politiques qui devraient comprendre que s'intéresser au sort des enfants, c'est travailler à améliorer notre démocratie.