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Zou ! Le blog d'isabelle Collombat
23 juin 2014

Les auteurs tous à poil

poils

Retour sur terre un peu brutal après les quelques jours passés sous le soleil de Bretagne à discuter de stratégies pour le cinéma et à imaginer un public pour mon adaptation de "Bienvenue à Goma".

Ce matin, à Lyon, au siège de l'Arald, l'Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation, les représentants de la Société des Gens de Lettres et du Conseil permanent des Écrivains organisaient une matinée d'information et de mobilisation autour du statut des auteurs et du nouveau contrat d'édition.

A l'issue des interventions, il y avait de quoi voir la vie d'écrivain en noir. L'un des intervenants a montré comment depuis quelques temps on assistait à un véritable détricotage du statut social des auteurs. Une autre a insisté sur la dégradation absolue de la situation des auteurs et décrit la profession comme l'une des plus exposées, une profession matraquée. 

Pour quelqu'un comme moi qui ne vit que de ses droits d'auteur, il n'y avait pas découvertes à faire. Néanmoins, il est parfois important de réaliser que nous ne sommes pas les seuls dans notre cas. Pour la plupart d'entre nous, la rémunération n'est souvent pas à la hauteur, totalement déconnectée du nombre d'heures passés sur le métier. En littérature jeunesse, nos droits d'auteur tournent autour de 3 à 8 % dans le meilleur des cas. En outre, notre rémunération intervient plusieurs mois après la livraison de notre travail. 

Nous payons cher le prix de notre liberté de créer, de rêver, d'inventer, de penser.

Il est et il sera de plus en plus difficile à vivre de son  activité d'auteur. Il faut vraiment avoir la foi pour continuer. Et cela ne suffit pas toujours. 

Dans le public, quelqu'un a suggéré qu'il serait temps de s'unir entre auteurs, de ne plus avancer diviser : auteurs de BD, de littérature générale, de livres jeunesse.... A l'image de ce qui se passe du côté des intermittents qui rassemblent des métiers souvent très différents.

Évidemment, sans auteurs, les livres n'existent pas, les histoires non plus.

Est-ce un monde comme celui-ci que nous souhaitons ?

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