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Zou ! Le blog d'isabelle Collombat
1 octobre 2014

Marina n'oublie jamais Chico dans ses discours

Son nom revient dans tous les articles qui évoquent Marina Silva, candidate à l'élection présidentielle qui se tient dimanche au Brésil.

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Chico Mendes.

Il faut dire que Marina Silva le cite très souvent dans ses discours. Comme lui, elle est originaire de l'Etat d'Acre aux confins de l'Amazonie. Comme lui, elle est fille d'un sereingueiros, ces récolteurs de latex capables d'arpenter la forêt amazonienne en long et en large pour y reccueillir le liquide blanc qui deviendra du caoutchouc. Comme lui, elle a été un enfant qui s'est levé très tôt, avant l'aube, pour, à son tour, travailler dans la forêt et aider son père. 

200px-Marina_Silva_em_Xapuri_02Comme lui, elle a appris à lire et à écrire très tard : Chico a 20 ans quand il sort de l'analphabétisme, Marina en a 16. Comme lui elle choisit le syndicalisme pour agir. 

En 1984, elle a vingt-cinq ans quand elle contribue à fonder avec Chico Mendes la Centrale unique des travailleurs (CUT). Quatre ans plus tard, quand Chico est assassiné par les tueurs à gages des propriétaires terriens, Marina est déjà devenue conseillère municipale du Parti des Travailleurs. Elle est même celle qui a été le mieux élue de Rio Branco. Deux ans plus tard, elle devient députée et obtient le plus important score de l’Etat. En 1994, elle devient à 35 ans la plus jeune sénatrice de l’histoire de la République. 

Marina Silva a reçu en 1996 le Goldman Prize.

Les médias semblent convaincus qu'elle sera la prochaine présidente brésilienne, succédant ainsi à une autre femme, Dilma Roussef. Ils n'hésitent pas à la comparer à Barack Obama car si elle était élue, elle serait la première présidente noire du pays le plus peuplé d'Amérique du Sud.

Pourtant, la fille de Chico Mendes a annoncé qu'elle ne voterait pas pour Marina Silva. Pour elle, l'ancienne syndicaliste est un point d'interrogation. Un euphémisme pour dénoncer l'opportunisme de Marina Silva. Celle qui fut la ministre de Lula a avalé des couleuvres au gouvernement : les alliances avec le complexe agro-industriel, la légalisation du soja transgénique et la construction d’usines hydroélectriques. Elle a finalement quitté le parti des travailleurs après vingt-quatre ans d'adhésion et rejoint en 2013, le Parti socialiste brésilien (PSB) d’Eduardo Campos pour devenir candidate à la vice-présidence. Sauf qu'Edouardo Campos meurt le 13 août dernier dans un accident d'avion. On connaît la suite.

Outre l'opportunisme de Marina Silva, on lui reproche aussi ses prises de position contre l'avortement par exemple. Il faut dire qu'elle est devenue membre de l’Assemblée de Dieu, la puissante et très conservatrice Eglise pentecôtiste brésilienne.

A lire ou à écouter pour en savoir plus sur Marina Silva :

- un article sur le site internet de la BBC.

- l'émission Woman's hour de BBC 4 qui raconte l'histoire de Marina Silva.

- une Article du Nouvel Obs

- un article de l'Express

- un article de Courrier International

Et si vous voulez en savoir plus sur Chico Mendes et comprendre d'où vient Marina Silva, je vous invite à lire mon livre paru chez Actes Sud Junior dans la collection "Ceux qui ont dit non" : Chico Mendes : "Non à la déforestation"

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