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Zou ! Le blog d'isabelle Collombat
20 novembre 2017

L'inventeur des droits de l'enfant

Janusz Korczak (1)

Il faut relire Janusz Korczak, aujourd'hui journée internationale des droits de l'enfant, et tous les autres jours. Ecrivain et pédiatre polonais, il a inventé entre les deux guerres mondiales les Droits de l'Enfant. Devenu adulte, il n'a jamais oublié ses émotions, ses réflexions d'enfant et a toujours su se mettre à leur hauteur, ne les regardant jamais de haut, ne bétifiant jamais non plus avec eux.

Auteure d'un livre qui retrace son parcours et son engagement auprès des enfants, Janusz Korczak: "Non au mépris de l'enfance", publié dans la collection Ceux qui ont dit non, Actes Sud Junior, il m'arrive régulièrement de me plonger dans ses écrits. Janusz n'était pas un théoricien, mais quelqu'un qui aimait partager son expérience avec les autres. Praticien hospitalier, expert auprès des tribunaux, il est surtout le fondateur de deux orphelinats dans lesquels il a accueilli des enfants pauvres et essayé de mettre en pratique les droits de l'enfant, instaurant une "République des enfants" faisant d'eux des citoyens actifs et concernés, sanctionnés le cas échéant par un tribunal d'enfant et d'adulte. Korczak pensait que seule la loi peut protéger les enfants de la toute puissance des adultes.

Son travail a inspiré les rédacteurs de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant. Ce qui est étonnant, ce sont les années qui nous séparent de Korczak. Les temps ont changé et, pourtant, ce qu'il a écrit reste très éclairant. Son oeuvre a été progressivement traduite en français. Un des livres qui m'a particulièrement intéressée est "Comment aimer un enfant" dont le titre peut-être provocateur pour certains montre bien l'approche qui était la sienne. Aujourd'hui, des parcouru "Le droit de l'enfant au respect" publié par les éditions Fabert. L'extrait suivant est tité d'un chapitre intitulé Le dépit: "La bienveillance à l'égard des enfants les rendrait impertinents, la douceur engendrerait l'impunité et le chaos. C'est faux. Cependant, bonté ne signifie pas négligence, incompétence et bêtise(...) Mes années d'expérience m'ont conforté dans l'idée que les enfants méritent respect, confiance et bienveillance. (...) Nous ne permettons pas aux enfants de s'organiser entre eux, nous les souestimons, nous leur accordons aucune confiance. Peu disposés à leur égard, nous ne faisons pas d'effort. Résultat : sans spécialistes, nous ne sommes pas à même d'agir... Or, les spécialistes en la matière, ce sont les enfants. Manquons-nous totalement de discernement pour accabler les enfants de caresses en croyant ainsi leur exprimer notre bienveillance ? En réalité, c'est nous qui nous réfugions dans leurs bras pour y chercher proscrétion ou espoir, pour fuir les heures de douleur orphelines, de solitude immense. Nous les chargeons du poids de nos souffrances et de nos langueurs. (...) Ce n'est pas de la bienveillance, c'est de l'égoïsme."

Aujourd'hui, la violence faite aux enfants est réelle. Violence liée notamment à l'omniprésence des écrans et d'Internet jusque dans les classes d'école, à la pauvreté, au manque de logement, aux ravages de l'hyperlibéralisme.

En France, la loi donne obligation à l'Etat de les protéger.

Comment est-il possible que nous acceptions que des enfants dorment dans la rue et que l'Etat le tolère ? Dans l'agglomération lyonnaise où j'habite,

korczak

selon Rue89LYON, 223 élèves sont sans toit fixe. Il aussi 123 mineurs étrangers isolés sans solution de logement. 

Comment est-il possible que les services de l'Etat oublie la loi quand il s'agit de mineurs étrangers ? A ce sujet, je vous recommande le reportage de France Culture : Quand les mineurs africains sont abandonnés dans la montagne. Tableau terrifiant de qui se passe aujourd'hui.

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