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Zou ! Le blog d'isabelle Collombat
4 septembre 2009

Lettre à mademoiselle P

Mademoiselle P, j'ai un peu honte.

Tu m'as envoyée des lignes et des lignes, des chapitres entiers et je ne t'ai rien dit de tes écrits.

Pourtant, toi, quand tu as lu "Dans la peau des arbres" et "Quand mon frère reviendra", tu as su m'en parler.

Tu avais de jolis mots qui m'ont touchée.

Entre temps, tu m'as envoyé d'autres textes parce que, entre temps, tu as décidé d'écrire autre chose, un nouveau livre, une autre histoire.
Tu es comme ça, tu te lasses vite de tes propres envies, de tes propres désirs.
Tu ne me crois pas quand je te dis que je te comprends. Pourtant, tu devrais. Parce que j'étais un peu comme toi quand j'étais ado. Moi aussi j'écrivais des kilomètres et des pages. De vraies histoires avec des titres pour chaque chapitre. Je ne sais pas ce que sont devenus tous ces romans. Parfois, je les faisais lire... et ça m'énervait quand mes mots ne suscitaient aucune réaction chez mes lecteurs.

J'ai lu tes textes, mademoiselle P.

Malheureusement, tu es tombée sur la mauvaise personne.

Je ne souhaite pas trop les commenter, les critiquer.
J'écris, j'adore écrire. J'aime lire, j'adore lire.
Mais, le commentaire, l'analyse de texte, ce n'est pas pour moi.

Les critiques me fascinent en général, cette façon qu'ils ont de décortiquer le travail d'un autre.

Je pourrais, au moins, te parler de tes fautes d'orthographe, te dire d'y veiller un peu, quand même, malgré tout, même si, je t'assure, il y a pire que toi, bien pire.... Mais je ne suis pas prof et en matière d'orthographe et d'accord (surtout avec les verbes pronominaux), je n'ai pas de leçon à donner.
Je dois même t'avouer que c'est une de mes angoisses : faire une faute d'orthographe quand je dédicace un livre ! Je blêmis, je rougis...

La seule chose que je suis capable de te dire, Mademoiselle, c'est de ne pas t'arrêter, de ne pas te laisser broyer par tes propres doutes... et les sourires amusés des autres. Alors, justement, ne leur dis pas trop aux autres que tu écris, mais continue, entraîne-toi de la même manière qu'un pianiste fait ses gammes. Tu sais ce que c'est, toi qui est musicienne.

Mademoiselle P, ce que j'aime chez toi, c'est cette énergie qui te pousse à écrire, ta capacité à t'enthousiasmer, à t'indigner, à aimer et à détester.

Ecrire, c'est vivre, et c'est beau, la vie !


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Commentaires
A
bien que cette lettre ne me soit nullment adressée (!) je me permets d'y réagir, Isabelle, en te disant que c'est très beau, et que tu as entièrement raison dans tes encouragements, parce que ce qui importe, ce n'est pas la critique "constructive", c'est la certitude que l'on a de comprendre l'autre, celui qui écrit... bises
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