Anne, ma soeur Anne...

On se dit souvent "tu" quand on se rencontre, chacun avec son livre, à devoir le présenter, en parler, à s'efforcer de l'imposer.
Moi, j'ai une préférence pour le "vous", plus élégant, plus précieux. Grâce à lui, on peut se permettre des audaces que le "tu" ne permet pas.

Mais je m'adapte. Il y a des habitudes, des traditions de groupes.

Malgré les apparences, le tutoiement installe, en effet, parfois, une distance glacée.
Il a néanmoins le grand mérite de nous permettre de faire semblant.

Avec Anne, c'est autre chose, un vrai "tu" qui met à l'aise.

Anne, je dois tout de suite dire que je ne l'ai rencontrée qu'une fois, vous donne l'impression d'arriver sur la pointe des pieds, avec son doux regard étonné de tout, écarquillé.

Anne la discrète.

Sa voix aussi est très douce, mais de ces voix qui n'en jouent pas, elle s'interrompt pour écouter, à l'affût des autres, de ce qui bat ou non.

Mais c'est surtout l'écriture d'Anne qui me bluffe, elle a une façon d'aiguiser sa plume, tout de suite, comme ça.

Bref, le premier roman (adulte, oui, on est obligé de préciser pour les auteurs jeunesse, même s'ils ont déjà écrit des tas de livres) d'Anne Percin, "Bonheur Fantôme", est sorti à la fin de l'été aux éditions du Rouergue, dans la collection La Brune, je l'ai commandé et je viens de le recevoir par la Poste.

Je ne l'ai pas encore lu, je ne suis pas sûre de pouvoir le lire tout de suite.

Mais je suis simplement heureuse de l'avoir reçu... et de me dire que je le lirai bientôt, quand j'aurai, devant moi, des heures de train par exemple à de voir endurer.