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Zou ! Le blog d'isabelle Collombat
30 novembre 2009

La France et les autres...

En 2010, j'interviendrai encore dans des établissements scolaires pour parler de mon roman "Bienvenue à Goma" dont l'histoire se passe l'été 1994, aux lendemains du génocide des Tutsi au Rwanda, à Goma, dans l'ex-Zaïre, le Congo d'aujourd'hui.

J'explique, à chaque fois, à des jeunes qui, souvent, n'ont pas entendu parler de ce génocide que ce qui s'est passé il y a 15 ans a des résonances, des conséquences aujourd'hui.

Moi-même, je continue d'avoir le regard braqué sur ce coin du monde où des êtres humains, des adultes, des enfants, continuent de subir la monstruosité de certains, leur brutalité, leur violence.

Il suffit pour s'en persuader d'aller faire un tour sur le site "État critique" mis en ligne par MSF (Médecin sans frontières) dont j'ai déjà parlé. Le récit de ceux qui vivent l'horreur au jour le jour.

http://www.condition-critical.orgwww.condition-critical.org/fr

et d'écouter les mots de la guerre comme ceux de Bahati

http://www.dailymotion.com/video/xba5i4_rd-congo-lhistoire-de-bahati_news

L'information du week-end, par exemple, c'est la reprise de relations diplomatiques entre la France et le Rwanda... au moment même où le Rwanda annonce qu'il rejoint le Commonweath... Ceux qui ont justifié l'attitude du gouvernement français au Rwanda en expliquant que la France avait agi pour défendre la francophonie se sont vraiment mis le doigt dans l'oeil...

Autre information, celle qui est sortie mercredi dernier. Elle n'a pas fait la une des journaux. Pas de bruit, pas de vagues.

Elle est d'abord parue dans la presse allemande, dans les colonnes de la Berliner TageszeitungTageszeitung, http://www.taz.dewww.taz.de/1/politik/afrika/artikel/1/netzwerke-des-todesnetzwerke-des-todes/, avant d'être reprise ailleurs par la BBC, le Monde, etc.. 

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a examiné, en catimini, un rapport d'experts de l'ONU qui montre comment la rébellion hutu rwandaise, constituée de miliciens et d'ex-soldats impliqués dans le génocide rwandais de 1994, qui sévit dans l'est du Congo, bénéficie d'un réseau d'appui international.

Selon ce rapport, les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), c'est le nom de la rébellion, recevraient l'aide :

- de la France et de l'Allemagne qui hébergent certains de ses responsables ( depuis la rédaction du rapport, le 17 novembre dernier, l'Allemagne a arrêté le président et le vice-président des FDLR)... L'Allemagne où les ex-génocidaires auraient recyclé l'argent de leurs trafics illégaux...

- de la Chine, de l'Ukraine, de la Belgique, de l'Espagne et du Soudan qui livrent des armes au Congo

- de la Chine et de la Russie qui achètent les ressources naturelles du Congo vendues illégalement par les FDLR (exportation de minerais et notamment de l'or).

- des États-Unis où sont basés les comptes en banque du mouvement.

- de la Grande-Bretagne qui abrite les sièges de compagnies impliquées dans les trafics

Les experts montrent que la capacité de nuisance des FDLR n'a pas été entamée en raison de l'existence de ce réseau présent dans une vingtaine de pays qui leur permet de résister aux casques bleus et à l'armée congolaise qui tentent de les neutraliser.

Évidemment, les FDLR ont réfuté le rapport de l'ONU.

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