M... comme Musique Maestro !
Dans mon abécédaire, j'en suis au m comme moutarde, myrtille, mayonnaise, myosotis, mouillettes, mandarine, marmelade, mielleux, moulu, modifié, miraculeux, merveilles, mignardises, moules, mascarpone, méli-mélo, meringue, madeleines, miam-miam !
comme message
Dans mon dernier message, je l'ai lancé comme une boutade "La prochaine fois, je parlerai poésie". Alors promis : aujourd'hui, c'est poésie !
Il y a quinze jours, au dernier salon du livre de Saint-Laurent sur Saône, Levez l'encre, j'ai assisté à une conférence de Jean-François Manier, le co-fondateur, avec Martine Mellinette, de la maison d'édition CHEYNE EDITEUR. Moment rare, magique où, tout à coup, la poésie ne m'a plus fait peur. Je l'avoue. J'adore les mots. Mais la poésie c'est autre chose. Et à chaque salon du livre, j'examine ces auteurs qui se disent poètes et qui ne se distinguent pas des autres auteurs, du moins physiquement, et je m'interroge : comment se dire poète, comment se mettre à sa table de travail et se dire "je vais écrire un poème", "je vais écrire de la poésie", comment le revendiquer, sans effroi, simplement. Avec Jean-François Manier, la poésie se déguste sans chichi. Il faut du temps, un peu d'espace, du calme aussi. Au fond, presque rien. La poésie est dans la vie, pas mièvre. Elle dit les silences et tout le reste. J'étais heureuse ce soir-là à Saint-Laurent sur Saône que Jean-François Manier fasse entrer la poésie dans ma vie avec décontraction, ce qui n'exclut pas l'élégance.
m comme Marie, poème d'Appolinaire, extrait :
Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux
m comme murmure, malice, malheur, mécontent, mince, manque,
mélange, métisse, mât,
mélancolie
M comme Mercantour.
Juste le rêve d'y retourner,
me baigner dans le lac glacé,
un peu givré de mon enfance
et de me balancer
sous les arbres énervés
d'un été trop court.
m comme menthe à l'eau... une couleur, un parfum, une chanson, une voix, celle d'Edith Mitchell, il y a longtemps déjà, à l'adolescence, avec "la fille aux yeux couleur menthe à l'eau", que je n'écoute jamais sans émotion.
comme comme Matin, quand tout est encore possible.
Ce matin, la factrice m'a apporté un colis, un cadeau de la part du Prix des Incorruptibles pour lequel mon roman "Quand mon frère reviendra" est sélectionné (catégorie 3ème/2nde). Jolie surprise : avec mon livre estampillé "Prix des incorruptibles", les autres romans de la sélection...
et un marque-page avec la photo de Nancy Huston,
la marraine de cette édition.
J'y vois un signe.
J'aime beaucoup l'écriture de Nancy Huston, très forte, très limpide.