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Zou ! Le blog d'isabelle Collombat
6 janvier 2011

Chambéry

en_voyageJ'ai passé une petite partie de l'après-midi au lycée professionnel agricole de Cognin, à côté de Chambéry, un tout petit établissement de 150 élèves environ. Première intervention de la série que je vais réaliser jusque fin mai autour de mon roman "Quand mon frère reviendra" dans le cadre du Prix des Incorruptibles.

Les élèves sont en 1ère BEP "Secrétariat" ou "Service à la personne". Les livres ne sont pas au centre de leurs préoccupations et j'y vais décontractée, justement, sans attentes particulières. J'ai maintenant cette expérience que les établissements professionnels réservent parfois de jolies surprises. Cela dérape parfois. La spontanéité déborde aussi un peu. Mais les rencontres sont souvent riches, vivantes.

A Cognin, le dialogue s'installe très vite. Cynthia commence un résumé du livre qu'elle a visiblement très bien lue et les questions fusent.

Une autre jeune fille ose dire qu'elle e eu des problèmes de vocabulaire, que mon livre manquait d'action et qu'elle a sauté toute une partie de livre pour aller lire la fin.

On parle argent aussi. Les élèves sont étonnés que je sois payée pour venir leur parler de mon livre. Ils pensaient que j'étais bénévole. Je leur explique que je ne serais pas venue si je n'étais payée. Murmures dans la salle, réprobation. J'essaie de leur faire comprendre que j'ai besoin de gagner ma vie, que je ne vends pas des livres comme des petits pains et que ce temps passé à venir les voir, ce sont des heures que je prends sur mon temps de travail.

Virginie croit m'encourager: "un jour, peut-être que vous vendrez plein de livres !" J'essaie d'expliquer que ce n'est pas forcément ce que je recherche en écrivant des livres.

Johanna ne comprend pas pourquoi mon personnage repart à la fin.

Et il y a ceux qui écoutent comme toujours, qui ne disent dire, mais qui n'en perdent pas une miette. Nous échangeons chamb_rydes regards, des sourires.

Le temps passe assez vite. Intervenir devant une classe, c'est donner beaucoup de soi, se livrer devant un public qui n'a pas forcément envie de recevoir tout ça. J'espère que l'objectif a été atteint, que les documentalistes ne sont pas déçues. Ce n'est vraiment pas évident de parler d'un livre qu'on a écrit. Il faut parfois se justifier, se défendre, accepter que les lecteurs n'aient pas aimé. C'est maintenant un aspect qui ne me pose plus de problèmes. Je le répète d'ailleurs aux élèves : ce n'est pas grave si vous n'avez pas apprécié mon histoire, mon écriture. Je dédramatise, mais je leur dis aussi de s'obstiner : la lecture, c'est comme la gymnastique. La première fois, quand on fait une série d'abdos, on a du mal à aller au bout. Mais on recommence et jour après jour, on n'a moins de courbatures, on se muscle et on souffre moins !

C'est là, l'essentiel, de ces interventions, expliquer, dire pourquoi lire est si important dans la vie.

 

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