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Zou ! Le blog d'isabelle Collombat
2 mars 2011

le tour d'un livre en Autriche

 autriche_carteMe voilà depuis trois jours en Autriche où je suis en tournée avec mon roman « Quand mon frère reviendra »,autriche_010 sélectionné dans le cadre du prix des lycéens autrichiens.

A la fin de la semaine, j'aurais été dans les villes suivantes : Vienne,autriche_008St. Pöltern, Graz, Klagenfurt, Villach, Linz, Salzbourg, Reutte, Begrenz. Un véritable tour d'Autriche pour mon livre.

 

autriche_016Pour moi, l'Autriche, c'est une première et je suis très heureuse de présenter mon livre à des autriche_017jeunes dont le français n'est pas la langue maternelle.

Ici comme en Allemagne, le français n'a pas le vent en poupe. Il est sévèrement concurrencé parautriche_023l'espagnol qui aux yeux des Autrichiens symbolise peut-être une énergie, un dynamisme, une simplicité. Je suis donc là aussi pour ça, non seulement pour parler de mon travail, mais aussi pour représenter une culture, une langue.

Lundi, 9 heures, Vienne. Je rencontre d'abord un groupe d'une autriche_030quarantaine de lycéens, puis un autre d'une soixantaine de jeunes dans le salon rouge de l'Institut français de Vienne. Pampilles, parquets, piano à queue, j'interviens sans micro devant un public un peu intimidé peut-être dans un premier temps. Mais très vite, les questions se succèdent à un rythme assez rapide. Je suis très impressionnée par leur autriche_026capacité à prendre la parole en français. Je suppose qu'ils ne comprennent pas tout. J'essaie de parler moins vite que d'habitude, de veiller à mon vocabulaire.

 

Lundi 14 heures, St. Pöltern. Nous avons quitté Vienne en voiture avec lesreprésentants de l'Institut français, Tristan Fabiani-Pradeilles et Aline Descamps. Nous arrivons à St-Pöltern, à une petite heure en voiture de la capitale. J'ai rendez-vous dans la bibliothèque du lycée. A l'entrée, je me demande si je dois enlever mes chaussures car il y a tout un alignement de baskets, de bottes et de mocassins. Ce sont ceux du petit groupe exclusivement composé de filles, toutes musiciennes, qui m'attende à l'intérieur en chaussettes. C'est une des particularités de l'Autriche. Les enfants, petits et grands, se autriche_033mettent en chaussons dès qu'ils arrivent à l'école. Dans ce pays où les hivers sont neigeux, on préfère que les enfants se déchaussent avant d'aller en classe.

Les jeunes qui m'interrogent cette semaine sont donc des lycéens en chaussettes ou en chaussons !

Les filles de St-Pöltern, en plus de toutes les matières, ont donc choisi l'option musique. Elles chantent, jouent du piano, du saxophone, de la guitare. J'évoque avec elles le rôle que joue la musique dans ma vie et dans mon activité d'écrivain.

Retour à Vienne en fin d'après-midi, nous traversons le centre historique, passons devant le palais, parlement, la cathédrale, les musées. Une façon pour moi de m'inprégner de cette ville que je ne vais pas avoir le temps de visiter en profondeur.

Mardi, Graz, 8 heures, au lycée de GIBS. Nous sommes arrivées hier soir. Ce matin, j'appréhende un peu ma première rencontre de la journée. L'enseignante, Rosemarie, a averti l'institut français que dans sa classe deux élèves sont particulièrement concernés par le sujet de mon livre  parce que je suppose que, pour elle, il n'est pas évident de l'évoquer en classe. Les deux garçons ont chacun perdu un frère dans des conditions particulièrement difficiles. En arrivant, la prof me confirme qu'ils ont accepté de venir m'écouter mais qu'ils n'ont pas voulu lire mon livre.

J'avoue que je suis très émue en commençant. D'ailleurs, la première question (je crois que c'était : est-ce que mon histoire est autobiographique ?) me trouble beaucoup. A un moment, les larmes me montent aux yeux. Je dois me contrôler, me concentrer. Je fais particulièrement attention à ce que je dis, comment je le dis. En même temps, impossible de ne pas parler du sujet du livre. J'espère surtout que je ne blesse pas les deux garçons, mais aussi toute la classe qui, d'une manière ou d'une autre, a vécu aussi ces événements douloureux. L'heure est dense, intense. Les lycéens me posent des questions justes, touchantes. Les deux élèves finissent par quitter la classe au moment où un élève me demande si, en tant que maman, j'ai peur qu'un de mes enfants fugue. C'est presque l'une des dernières questions. La rencontre est sur le point de finir. Je trouve courageux de la part de ces deux garçons d'avoir été présents pendant quasiment toute mon intervention. A la fin, j'ai l'impression d'avoir vidé mes batteries. Mais la journée n'est pas finie...

10H00. Direction le lycée du Sacré Cœur, une soixantaine d'élèves est déjà installée dans une grande salle du bâtiment. Je suis accueillie avec un drapeau français et des panneaux qui me souhaitent la bienvenue. La table qui m'attend ressemble à celle d'un Président de la République. Du bleu, du blanc, du rouge. Je pose mes fesses sur le drapeau. Ce n'est pas par manque de respect, mais je m'assois rarement lors de mes interventions. Comme je ne suis pas très grande, quand je suis debout, je vois mieux les jeunes en face de moi. Surtout, je trouve que, debout, la voix porte mieux et qu'elle est plus claire.

A un moment, je les fais rire en parlant de mon premier coup de foudre avec la langue allemande : la chanson « Flugzeug im Bauch de Herbert Grönemeyer », un chanteur allemand que j'aime beaucoup et qui peut-être leur paraît un peu vieux, un peu ringard. Moi, sa voix me fait toujours le même effet. Ein Flugzeug im Bauch (Un avion dans le ventre).

DSCN7690Retour à la gare. Nous arrivons, Aline Descamps de l'Institut français, et moi, à DSCN7701Judenburg. Il fait gris et glacial. Le lycée est en chantier, mais les profs, Maria et Uschri, sont chaleureuses. Il y a du café, des gâteaux, des sandwichs et des petits cadeaux qui font plaisir. Le groupe d'élèves n'est pas très important, mais les questions n'arrêtent pas et c'est très bien comme ça. Rien de pire que de faire face au silence.

(Merci à Uschri pour les photos !)

Klagenfurt_2_marsNuit à Klagenfurtoù j'attaque ce mercredi matin dès huit heures. Pour la plupart, les élèves que je rencontre ont déjà eu l'occasion d'interroger, avant moi, Pascale Maret et Yaël Hassan, deux des quatre auteurs concernés par le Prix des lycéens autrichiens. Mais cette fois-ci, les élèves de Klagenfurt et leur prof Marilise n'ont pas eu besoin de se déplacer. Ils me reçoivent dans leur classe. J'ai droit à un canapé rouge pour répondre à leurs questions. A la fin, photo de groupe. Sur la photo, je suis la reine d'Angleterre dans son fauteuil !

(Merci à Marlies pour la photo !)

Deux heures plus tard, nous sommes à Villach.Gerhild et Alexandra, les deux profs de français, nous accueillent avec le sourire. Soixante-dix jeunes sont dans la salle de musique. Ils ont tous entre 17 et 18 ans. Ils sont attentifs. Comme les autres élèves des autres villes, ils me demandent si j'ai des écrivains préférés, des livres (parmi les miens) préférés, des personnages (parmi ceux que j'invente) préférés ? Je les soupçonne de vouloir appliquer leur leçon sur l'expression de la comparaison en français. Mais je ne suis pas très gentille avec eux... parce que je n'aime pas trop avoir de préférés.

 A suivre...

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