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Zou ! Le blog d'isabelle Collombat
25 novembre 2011

Feurs, Saint-Etienne : Non au sentiment d'impuissance !

Arrivée à la gare, j'apprends, hier matin, que mon train est supprimée.

Je suis obligée de prendre la voiture, d'affronter le brouillard, les poids-lourds et une autoroute que je redoute celle qui relie Lyon à Saint-Etienne, trop étroite et encombrée de camions.

Bref, la journée commence mal. C'est mon dernier déplacement de l'année 2011. Je suis invitée par La Rotonde, un organisme de diffusion de la culture scientifique qui dépend de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne. J'avoue que j'ai un peu les chocottes. Les scientifiques m'impressionnent, m'intéressent, me fascinent. J'appréhende. Serai-je à la hauteur ? 

Deux temps partagent la journée.

Premier temps, l'après-midi : une rencontre à quelques dizaines de kilomètres de Saint-Etienne avec les élèves de la classe de 6ème6 du collège Le Palais à Feurs. Vu de l'extérieur, cet établissement de 900 élèves ressemble à n'importe quel autre collège français. Je sais déjà, parce que Julie et les deux Christine de La Rotonde, qui m'accompagnent me l'ont déjà dit, que ce collège sensibilise ses élèves à l'environnement, au développement durable et à la forêt notamment.

Une fois à l'intérieur, je suis frappée de découvrir des pancartes où ont été écrits des énormes NONmulticolores. Sur les murs du journal du collège, je remarque un long article sur Chico Mendes. Puis, je constate des citations au-dessus des portes de chaque classe signées "le club santé" qui mettent en garde sur les effets du tabac, de l'alcool.

Arrivée devant la classe 205, j'aperçois des pas découpés dans le papier. Je les identifie aussitôt : ce sont ceuxretour de st etienne du petit Chico Mendes. Déjà, je me réjouis. Les élèves que je m'apprête à rencontrer ont lu mon livre, ils l'ont peut-être même un peu médité.

Derrière la porte, des fagots de bois et des glands au milieu du grand U des élèves et de leur prof de français, Eliane. Pendant plus d'une heure, Eliane se met en retrait, elle laisse ses élèves sur le devant de la scène. La rencontre n'est pas improvisée. Ils l'ont préparée ensemble. Chacun a une question à poser. Parfois, une interrogation survient, spontanée. Nous parlons de ce qu'il est possible de faire chacun à notre niveau pour changer les choses.

Ce qui me frappe chez ces collégiens, c'est leur attitude : droite, concentrée, contenue. Au fond de la classe, Eliane n'a pas besoin choco feursde les rappeler à l'ordre, elle n'intervient quasiment pas et, pourtant, elle est là. Une présence qui élève les enfants. C'est ce que je sens. Une attitude qui leur permet d'être ce qu'ils sont et de grandir. Je trouve ça émouvant et remarquable. Dans le cadre de notre rencontre, Eliane a fait lire aussi à ses élèves le très beau texte de Jean Giono : "L'homme qui plantait des arbres".

A la fin de la rencontre, j'ai le droit à des cadeaux : trois écoblocs maison, des blocs de papier fabriqués à partir du papier recyclé au collège et une grande boîte ronde de fromage dans laquelle les élèves ont mis des carrés de chocolat noir à l'orange (Hummmmm, j'adore !) entourés de petits papiers sur lesquels ils ont écrit des citations d'écrivains sur le thème des arbres. Grandiose ! Je trouve, par exemple, en dégustant un carré de chocolat cette phrase de Michel Tournier : 

"Plus vous voulez vous élever,

plus il faut avoir les pieds sur terre.

Chaque arbres vous le dit"

feurs eco blocCes collègiens sont épatants. Leur prof est fière d'eux. Il y a des endroits où l'école n'est pas si désespérantefeurs ecobloc arbre qu'on se le dit parfois. J'en ai des exemples à chacun de mes déplacements.

Seconde temps de mon voyage dans le département de la Loire, le soir : une rencontre-débat à la Rotonde dans les locaux de l'Ecole des Mines, un lieu circulaire qui abritait, il y a plusieurs années, l'ordinateur de la ville de Saint-Etienne du temps où les ordinateurs prenaient de la place et ne tenaient ni dans un sac ni dans la poche d'une veste. C'est cette rencontre qui m'inquiète. Je ne suis que l'auteure d'un livre et j'ai accepté d'échanger avec Paul Arnoud, professeur de géographie à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, président du conseil scientifique de l'ONF, spécialiste des forêts, et Laurent Russias, ingénieur forestier du Conseil Général de la Loire. Quelle inconscience ! Au fil du temps, je me rends compte que je me suis un peu trop affolée. Paul Arnoud et Laurent Russias ne sont pas des ogres. Ils aiment partager leurs connaissances, échanger, avec simplicité et curiosité aussi. OUF ! Cette soirée m'apprend des choses, ouvre mon regard. Plus tard, quelques remarques du public me disent que cette rencontre les a intéressés !

 

 

 

 

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