Avec les Tunisiens

Ils voudraient mettre à terre la Tunisie, provoquer le chaos, mais ils n'y parviendront pas. J'ai envie de croire à ça, ce matin.

Je pense à tous ces jeunes Tunisiens et à tous les vieux qui se battent pour que leur pays vive, vive en démocratie.

Je pense à tous ces parents qui tremblent en Tunisie pour que leurs enfants ne partent pas faire le djihad.

Je pense à tous ceux dont "la révolution de la Dignité" (comme les Tunisiens préfèrent appeler ce que les Européens nomment "la révolution de jasmin") a déjà déçu les espoirs parce qu'évidemment, il faut du temps pour passer d'un régime autoritaire à la démocratie.

Je pense à ce pays où la pauvreté, la misère et la désespérance sont une réalité criante.

Je pense à ce pays où l'accès à l'eau, à l'éducation, aux transports, au logement reste difficile.

"Tunisie libre, le terrorisme dehors", scandaient hier soir les manifestants dans le centre-ville de Tunis.

Tuer les touristes en Tunisie, c'est s'attaquer de front à toutes les familles qui vivent du tourisme et qui en vivent de plus en plus mal car depuis plusieurs mois les hôtels ne se remplissent plus comme avant dans le petit pays du jasmin et des oliviers.

C'est toute l'ironie de l'histoire, quand la Tunisie était une dictature, les touristes pouvaient y affluer par charters entiers occupant le terrain, indifférents à ce qui s'y passaient du moment où ils en avaient pour leur argent, se comportant souvent de manière très irrespectueuse, sans le moindre scrupules.

Laideur du tourisme de masse défigurant les paysages et les gens.

Maintenant que le pays apprend la démocratie et qu'il se prend de plein fouet la crise économique, le tourisme bat de l'aile et pour cause.

La Tunisie marche sur un fil. Ils voudraient la faire tomber. Elle ne tombera pas.