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Zou ! Le blog d'isabelle Collombat
7 décembre 2018

Nous surmonterons notre rage

IMG_4206Il y a bientôt deux ans j’ai terminé d’écrire un roman ado que j’ai intitulé « Nous surmonterons notre rage » (Ce titre s'inspire d'un poème de René Char "Nous devons surmonter notre rage et notre dégoût, nous devons les faire partager, afin d'élever et d'élargir notre action comme notre morale").

Ce roman racontait l’histoire d’un ado, Adel, un lycéen, qui décide de s’engager, plus par jeu que par réelles convictions politiques, à la suite de sa sœur aînée, dans les manifestations contre la loi T..  En s’impliquant dans l’organisation de ce mouvement, Adel prend conscience, peu à peu, des réalités politiques, économiques et sociales du monde qui l’entoure. Un jour, alors qu’il se trouve dans le cortège d’une manif avec sa copine, Sophie, une Allemande, il est témoin de violences policières dont les images vont faire le tour des réseaux sociaux. Le lendemain, lors du blocus de son lycée, Adel est arrêté par la police et se retrouve placé en garde à vue, faussement accusé d’avoir voulu mettre le feu à une poubelle.

Je voulais raconter à travers l’histoire d’Adel l’éclosion d’une conscience politique chez ce garçon et montrer avec quelle dureté notre société peut traiter ses jeunes. Dans le même temps, mon histoire racontait aussi comment des adultes de toutes générations décidaient de se montrer solidaires et d’agir pour changer les choses.

Mon désir d’écrire cette histoire était né après avoir assisté de près à ce qui s’était passé pendant les manifestations lycéennes à Lyon et ce que j’avais vu, entendu m’avait beaucoup frappée.

J’ai envoyé ce roman à plusieurs éditeurs. Il a été refusé partout.

Mon texte était sans doute mal écrit, mon histoire mal ficelée.

Avec ce qui se passe actuellement, je repense à mon histoire, aux personnages de ce roman resté dans mon tiroir. Pour moi, Adel, sa sœur Célia, son beau-père Alekos, son copain Osiris existent. Ils sont toujours vivants dans ma tête.

Aujourd’hui, en voyant certaines images, en écoutant certains commentaires, je repense aussi aux critiques que deux éditeurs avaient pris la peine de m’écrire : l’un m’avait reproché mon manque d’objectivité, l’autre m’avait accusée d’avoir écrit un «plaidoyer anarchiste».

Bref, on m’en voulait d’avoir un regard personnel sur notre société. J’avais trouvé ces critiques, à l’époque, étonnantes. Plus le temps passe, plus je me dis qu’elles exprimaient un certain d’état d’esprit toujours vivace aujourd’hui.

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