Rwanda main dans la main
Sarkozy va passer demain quelques heures au Rwanda. Trois heures exactement.
Une première pour un président de la République française depuis 1994, année du génocide des Tutsis au Rwanda.
Apparement, il ne devrait rien dire et certainement pas présenter d'excuses. Sarkozy veut tourner la page, "Se tourner vers l’avenir sans pour autant oublier le passé".
Le président français participera, néanmoins, à une cérémonie au mémorial du génocide à Kigali.
Il devrait proposer au président rwandais Paul Kagamé la mise en place d'une commission d'historiens chargée, selon les mots de Bernard Kouchner, d' "établir ce qui s’est passé alors".
En France, le voyage au Rwanda de Sarkozy passera sûrement inaperçu pour la plupart des gens. Au Rwanda, en revanche, ce que pourra montrer et exprimer le président français sera sans doute observé à la loupe... notamment du côté des victimes du génocide.
Comme le fera certainement Freddy Mutanguha, interviewé par le Nouvel observateur. Directeur du Mémorial de Kigali et secrétaire général de l’association de survivants, Ibuka, il avait 18 ans en 1994 :
"Il faut que la France punisse les malfaiteurs qui se cachent sur son territoire et qu’elle reconnaisse le génocide. Des excuses sont nécessaires. Même la Belgique et les Nations unies nous ont demandé pardon pour ne pas être intervenues. Nous attendons de Nicolas Sarkozy des mots d’amitiés, de réconforts, mais aussi une aide en faveur des survivants. Cela peut prendre différentes formes, mais il faut qu’il y ait quelque chose."
Une des formes d'aide aux survivants du génocide des Tutsis est le soutien que nous pouvons apporter aux associations qui agissent aujourd'hui au Rwanda,
c'est le cas de "Rwanda Main dans la Main".
Cette association créée par Cécile Grenier, co-auteur notamment de la BD "Rwanda 1994", a pour vocation de soutenir des projets très précis comme, par exemple, de permettre à de jeunes rescapés de faire des études à l'université. En ce moment, l'association cherche des parrains pour 11 jeunes qui n'ont pas les moyens de financer leurs études.
Et si vous voulez en savoir plus sur le génocide des Tutsis au Rwanda, vous pouvez lire, par exemple, le roman de l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop paru chez Stock en 1999, Murambi le livre des ossements.