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Zou ! Le blog d'isabelle Collombat
24 février 2010

Rwanda main dans la main

Sarkozy va passer demain quelques heures au Rwanda. Trois heures exactement.

Une première pour un président de la République française depuis 1994, année du génocide des Tutsis au Rwanda.

Apparement, il ne devrait rien dire et certainement pas présenter d'excuses. Sarkozy veut tourner la page, "Se tourner vers l’avenir sans pour autant oublier le passé".

Le président français participera, néanmoins, à une cérémonie au mémorial du génocide à Kigali.

Il devrait proposer au président rwandais Paul Kagamé  la mise en place d'une commission d'historiens chargée, selon les mots de Bernard Kouchner, d' "établir ce qui s’est passé alors".

En France, le voyage au Rwanda de Sarkozy passera sûrement inaperçu pour la plupart des gens. Au Rwanda, en revanche, ce que pourra montrer et exprimer le président français sera sans doute observé à la loupe... notamment du côté des victimes du génocide.

Comme le fera certainement Freddy Mutanguha, interviewé par le Nouvel observateur. Directeur du Mémorial de Kigali et secrétaire général de l’association de survivants, Ibuka, il avait 18 ans en 1994 :

"Il faut que la France punisse les malfaiteurs qui se cachent sur son territoire et qu’elle reconnaisse le génocide. Des excuses sont nécessaires. Même la Belgique et les Nations unies nous ont demandé pardon pour ne pas être intervenues. Nous attendons de Nicolas Sarkozy des mots d’amitiés, de réconforts, mais aussi une aide en faveur des survivants. Cela peut prendre différentes formes, mais il faut qu’il y ait quelque chose."

Une des formes d'aide aux survivants du génocide des Tutsis est le soutien que nous pouvons apporter aux associations qui agissent aujourd'hui au Rwanda,

c'est le cas de "Rwanda Main dans la Main".

Cette association créée par Cécile Grenier, co-auteur notamment de la BD "Rwanda 1994", a pour vocation de soutenir des projets très précis comme, par exemple, de permettre à de jeunes rescapés de faire des études à l'université. En ce moment, l'association cherche des parrains pour 11 jeunes qui n'ont pas les moyens de financer leurs études.

Et si vous voulez en savoir plus sur le génocide des Tutsis au Rwanda, vous pouvez lire, par exemple, le roman de l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop paru chez Stock en 1999, Murambi le livre des ossements.

murambi

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Commentaires
G
Le bref séjour au Rwanda de Nicolas Sakozy n'a pas donné lieu "aux excuses" qu'attendaient le peuple rwandais et les rescapés du génocide. Mais il a permis d'exprimer, de part et d'autre, la volonté de tourner "la page du passé".<br /> Le président Sarkozy a souligné, en outre, "la volonté de rechercher les génocidaires et de les faire juger... n'importe où ils se trouvent". D'où l'interpellation, hier, et la soumission au contrôle judiciaire de Mme Agathe Habyarimana, la veuve de l'ex-Président rwandais, victime de l'attentat contre le Falcone 50 à Kigali, le 6 avril 1994. Ce n'est là, sans doute, qu'un geste symbolique. Les lenteurs de la justice francaise, pour les dossiers de suspects impliqués dans le génocide, sont devenues proverbiales. Même la condamnation de la France en 2006 devant la cour européenne des droits de l'homme n'y a rien changé.<br /> <br /> Ceci dit, en dépit des hésitations et des pressions dans les cercles du pouvoir, les citoyens de ce pays qui, eux, n'ont rien sur la conscience des accusations de complicité dans la tragédie rwandaise, peuvent apporter des signes concrets de solidarité avec les rescapés du génocide des Tutsis. L'exemple de l'association "Rwanda Main dans la Main" en est une illustration.<br /> J'ajouterais simplement que pour parraîner un étudiant, dans l'enseignement supérieur au Rwanda, un chèque de 400 € suffit à couvrir ses frais de scolarité pour une durée d'un an.
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