Une pépite à La Tronche

Me voici de retour dans la région de Grenoble. Destination : le collège Jules Flandrin de Corenc où la classe de 3èmeA participe au Prix des Incorruptibles. Un projet sur lequel les élèves travaillent avec la bibliothèque de La Tronche, la commune voisine.

Je commence à être une habituée du question-réponse. C'est un jeu inégal car, en face de moi, les ados ne sont pas très expérimentés. Mais ils se lancent. Une fille veut savoir comment me viennent les idées. J'explique que tout m'inspire, que je n'ai pas vraiment de problèmes pour trouver des idées. Une rencontre, un article de journal, une chanson. Un garçon me demande alors si sa classe que je découvre aujourd'hui peut réapparaître dans un prochain livre. Pourquoi pas ? Mystère ! Difficile de savoir. Ce dont je suis sûre, en revanche, c'est qu'il restera quelque chose de cette matinée à Corenc. Je le dis à la jeune fille qui m'interroge à la fin de mon intervention. Elle veut savoir si ces rencontres que je fais avec des élèves me sont utiles. Je réponds oui presque sans hésiter. Je me trouve un peu trop catégorique parce qu'au moment où je parle j'ignore encore ce que va m'apporter cette discussion.

Maintenant que je suis dans le train, je le sais. C'est mon secret du jour, ma pépite, mon trésor. J'ai vu, entendu quelque chose, en particulier, qui nourrit déjà mon travail.

Mille mercis aux bibliothécaires de La Tronche et à leurs charmantes stagiaires, Élise et Aurélie.

Comments

[isabelle]

Gaétan,

Merci de me lire et de réagir comme vous le faites avec générosité. Excusez-moi de vous l'exprimer si tard. En ce moment, la vie est, de mon côté, intense et pleine.
A très bientôt,

isabelle

[Sebudandi]

Je me trompe peut-être. Mais j'ai toujours pensé que ces rencontres avec un public jeune, pas encore blasé, même s'il rencontre les multiples écueils de l'adolescence, étaient pleinement revigorantes. Enrichissantes pour les curieux et les lecteurs éventuels. J'imagine qu'après l'échange avec l'auteur, il y a plus de lecteurs de son roman qu'en phase préparatoire de cette rencontre.

Ce petit bain de foule avec les collégiens et l'équipe pédagogique me paraît, en outre, d'un grand intérêt pour l'auteur. Il n'est plus seul à seul avec les personnages de son roman. Il les partage désormais avec son public. Pas tel qu'il l'imagine, selon sa fantaisie. Mais bien tel qu'il réagit, qu'il ressent les situations mises en scène par l'auteur. Le public, à son tour, se met à faire vivre les pesonnages inventés par l'auteur. C'est, me semble-t-il, une source d'inspiration non négligeable pour l'auteur.

Cela ne me surprend pas du tout, Isabelle, que vous y trouviez, de temps en temps, une pépite. Mais plus souvent encore, sans doute, une pluie de roses.