Une stèle et un arbre pour les victimes du génocide des Tutsis au Rwanda

Je ne sais pas vraiment combien nous étions hier à Cluny,

petite ville sublime de Saône-et-Loire, entre Mâcon et  Tournus.

Pour la première fois en France, une commune a décidé de dédier une stèle à la mémoire des victimes du génocide des Tutsis qui s'est déroulé en 1994 au Rwanda et qui a tué également des Hutus modérés.  Un geste fort et très important pour les relations entre la France et le Rwanda, même si l'information ne fait pas la une des journaux. Il faut que, petit à petit, les citoyens réalisent que ce qui s'est passé au Rwanda en 1994 les concerne très directement. C'est une des raisons pour laquelle j'ai écrit "Bienvenue à Goma".

Pour le maire de Cluny, Jean-Luc Delpeuch, sa ville est "heureuse de s’inscrire dans un tissu de relations, avec une volonté de participer à bâtir un monde plus juste, capable de pardonner et de construire."

A côté de la stèle, qui se trouve juste en face du collège et qui surplombe la ville et son abbaye, un gingko-biloba a été planté par les personnalités présentes, notamment l'ambassadeur du Rwanda et le président de l'association Ibuka ("Souviens-toi).

Comments

[Sebudandi]

Merci, Isabelle, d'avoir fait ce déplacement à Cluny. Plus qu'un geste symbolique, c'était, de votre part, une démarche citoyenne. La manifestation d'une exigence légitime d'un lieu consacré à la mémoire des victimes du génocide, commis en 1994 contre les Tutsis du Rwanda et les Hutus réfractaires à cette entreprise d'extermination.

Que cette stèle soit inaugurée à Cluny, l'un des hauts-lieux de la chrétienté en France et dans le monde, me paraît doublement symbolique d'un examen de conscience que la France et l'Eglise se doivent de pratiquer ouvertement sur leur rôle respectif dans le déroulement de cette tragédie rwandaise.

Le fait d'avoir couplé l'inauguration de cette "stèle de la mémoire du génocide" et la plantation d'un gingko-biloba, le plus vieil arbre sur notre planète, selon les botanistes, me paraît un symbole éloquent de la renaissance de la vie et de l'espoir. Y compris sur les collines dévastées par l'hécatombe du génocide au Rwanda en 1994.