Après Belley, Cambrai et Reims

Aujourd'hui, 2 mai, destination la Champagne-Ardennes.

(merci à Florence pour les photos)

Reims, je descends du TGV un peu avant 8 heures du matin. Et grâce à l'une des deux documentalistes, j'arrive à l'heure au lycée Jean Jaurès. Un groupe d'une quarantaine d'élèves m'attend dans les sous-sols de ce beau bâtiment de centre-ville. Parmi eux, il y a une poignée d'élèves de troisième du collège Schuman, des lycéens qui suivent les cours du conservatoire l'après-midi et d'autres élèves en seconde générale. Ils passent avec moi leurs deux premières heures de cours après quinze jours de vacances et je leur demande de me poser des questions. Pas évident !Pas facile non plus pour moi.

 

J'ai, moi aussi, fait une pause après ma dernière intervention le 21 avril dernier à Belley, petite ville de l'Ain. Je n'ai d'ailleurs pas raconté ma journée passée là-bas et je m'en excuse. J'ai abandonné mon ordinateur pendant tout ce temps. J'avais besoin de m'aérer après le rythme très dense d'avril.

A Belley, les documentalistes étaient un peu déçues de leurs élèves qui ne me posaient pas assez de questions. Pourtant, quelques élèves n'ont pas arrêté de m'interpeller, mais je comprends les enseignantes. Il est, sans doute, pour elles, décourageant de se démener pour mettre sur pied une rencontre et de constater qu'une minorité participe de façon active à la discussion. C'est vrai que, moi aussi, j'aurais aimé pouvoir échanger davantage. Néanmoins, je me dis que les élèves ont écouté avec attention et que c'est déjà important.

Bref, retour à Reims. J'ai eu de la peine à répondre, ce matin, à la question d'une jeune fille : est-ce que mon expérience de journaliste me pénalise pour écrire des romans ? Le prof précise la question: est-ce qu'il est difficile de passer d'une écriture journalistique à celle d'un écrivain de romans ?

Autoportrait dans le train

Quatre heures de train plus tard, me voici à Cambrai, ville du Nord-Pas-de-Calais pour une rencontre avec des élèves du collège et du lycée Fénelon. La configuration du CDI rend l'échange compliqué. Il y a du bruit et du passage derrière moi qui empêche collégiens et lycéens de se concentrer. Certains ont quand même des questions. Finalement, ils sont moins de cinq à m'interroger, à rebondir sur mes réponses. Beaucoup suivent avec attention, mais un certain nombre d'adolescents sont dissipés, énervés. A la fin, quelques uns harcèlent le prof pour partir, se lever et manquent de la politesse et du respect le plus élémentaire. J'avoue que, parfois, ces rencontres sont frustrantes, un peu déprimantes parce qu'il est évident qu'une partie des élèves n'a pas compris que ce moment passé avec eux est un peu particulier. Il faut vraiment y croire pour continuer à faire des heures de train et quitter sa maison pour aller à la rencontre de jeunes indifférents. J'ai l'impression que mes mots glissent sur eux.

Comment les intéresser ?

Comment les accrocher ?

Comment leur permettre de se sentir concernés?

Je n'ai trouvé que la sincérité, quitte à me rendre vulnérable à leurs yeux, quitte à être touchée, heurtée par leur absence totale de curiosité, d'intérêt.