48 277
Dans ma vie d'avant, j'étais journaliste tout terrain. Reporter au service des "informations générales", j'ai souvent été chargée de travailler sur des faits divers. J'ai régulièrement été sollicitée par des parents sans nouvelles de leur enfant. Je me souviens, en particulier, de la disparition d'un garçon de 13 ans. Les mois passaient et personne ne savait rien pour lui. Mais sa mère continuait à remuer ciel et terre pour retrouver son fils et, un jour, son fils est revenu. Un an d'absence. Je suis allé les voir chez eux. J'ai fait une interview et en partant, j'ai aperçu un visage que je ne connaissais pas, celui de la petite soeur du fugueur. J'ai été bouleversée par son regard. C'est de cette image fugitive qu'est née "Quand mon frère reviendra".
Dans mon roman, je voulais parler d'une fugue parce que cette tentation de partir, je l'ai souvent eue, adolescente. Mais je voulais en parler de biais. C'est ce que j'ai fait. dans mon livre, c'est la petite soeur, Lia, le personnage principal.
Aujourd'hui, le phénomène des fugues prend de l'ampleur sans qu'on en parle trop.
48 277, c'est le nombre de mineurs qui ont été inscrits au fichier des personnes recherchées en 2008. Ces chiffres, ce sont ceux de l'Office central chargé de la répression des violences aux personnes et rapportés par SOS Enfants Disparus.
Sur ces 48 277 mineurs recherchés, 47 062 sont des fugues, 855 des disparitions et 360 des enlèvements parentaux.