Une écrivain rwandaise primée par le Renaudot
Je suis très heureuse que le Prix Renaudot ait été attribué hier
à Scholastique Mukasonga, écrivain rwandaise,
pour son livre "Notre-Dame du Nil".
J'ai découvert l'écriture de Scholastique Mukasonga dans "La femme aux pieds nus" et "L'iguifou".
J'apprécie son écriture sans fioritures et, pourtant, pas rèche du tout, mais sensible et concrète, d'autres disent imagée.
Scholastique Mukasonga raconte son pays, le Rwanda, qu'elle a quitté deux ans avant le génocide des Tutsi.
Elle se repasse, en écrivant, le fil des événements qui ont traversé son pays, des petites choses du quotidien, des personnages et des mots, ce qui a précédé l'horreur... Tout ce qui fut a préparé avril 1994, une course insensée vers l'abominable.
Elle retrouve, dans l'écriture, ceux qu'elle a aimés, les paysages, les lieux, les habitudes, les histoires, son identité.
A la fin de sa nouvelle "Le deuil", Scholastique Mukasonga écrit :
"Ce n'est pas sur les tombes ou près des ossements
ou dans la fosse des latrines
que tu retrouveras tes Morts.
Ce n'est pas là qu'ils t'attendent,
ils sont en toi.
Ils ne survivent qu'en toi,
tu ne survis que par eux."
Scholastique Mukasonga écrit et témoigne.
« J’étais destinée à être la mémoire de la famille, parce que j’ai appris le français, parce que le français était le passeport international » raconte Scholastique Mukasonga dans une interview à RFI.
Scholastique Mukasonga : "La femme aux pieds nus"